Objectifs de l’animation
- Permettre au jeune de réfléchir à sa responsabilité dans ce qu’il publie sur les réseaux sociaux.
- Favoriser l’esprit critique du jeune quant aux aspects positifs et négatifs des réseaux sociaux.
- Amener le jeune à réfléchir à son utilisation des réseaux sociaux.
Représentations de l’animateur
Avant d’entamer l’animation, il est fortement recommandé de vous questionner sur vos propres représentations liées à la thématique. En effet, lors du débat, les adolescents échangeront des idées (avis, opinions, arguments) auxquelles vous adhérerez ou au contraire auxquelles vous serez opposé. Et c’est tout à fait normal. Les expériences uniques de chaque individu façonnent la manière d’interpréter certains sujets. Dès lors, les notions de respect, de jugement et de représentations sont étroitement liées.
En tant qu’animateur, il est donc essentiel d’être attentif à ses propres représentations, de ne pas les exprimer afin qu’elles n’interfèrent pas dans le débat des adolescents. Ils risqueraient de se sentir jugés et la spontanéité du débat en serait affectée.
Rappelons-le, l’important est que les jeunes puissent s’exprimer sans tabou, ni crainte d’être jugés. L’attitude de l’animateur doit être accueillante et respectueuse.
Si la thématique constitue un sujet sensible pour vous, il est par exemple possible de co-animer le débat avec une personne à l’aise avec le thème.
Théorie
Internet fait aujourd’hui partie intégrante de la vie. Ce média, largement utilisé pour se divertir, rechercher de l’information et échanger des messages, permet également aux adolescents de fréquenter des réseaux sociaux.
La fréquentation de ces réseaux représente un élément important pour le jeune dans son processus de socialisation, parallèlement aux lieux physiques dans lesquels il évolue. Aujourd’hui, avoir une/des adresse/s virtuelle/s et des pseudos fait partie de l’identité. Les jeunes utilisent ces technologies pour créer et maintenir des relations. Ils sont constamment en communication les uns avec les autres. Ainsi, dès la sortie des classes (si pas pendant les heures scolaires), les jeunes poursuivent leurs conversations via leur Smartphone. Il est nécessaire d’intégrer le fait que les jeunes (et aussi les adultes) vivent connectés à de multiples réseaux. Amener les utilisateurs de ces réseaux à prendre conscience des avantages et des risques permettra d’en éviter les écueils. A ce titre, aborder les limites en termes de respect de soi et de l’autre, ainsi que les notions de vie privée et de droit à l’image constitue des pistes intéressantes.
Trois autres thématiques vous seront utiles : « Décoder les médias », « Vie relationnelle et affective » ainsi que « Drogues et addictions ».
Qu’est-ce qu’un réseau social ?
Le terme « réseau social » désigne un ensemble d’individus entretenant une relation entre eux. Nous n’avons pas attendu internet pour nous constituer en réseaux : ils existent depuis toujours, puisque l’homme est un animal social (Aristote).
Aujourd’hui, on utilise davantage ce terme pour désigner les réseaux sociaux en ligne, qui se sont multipliés au cours des 15 dernières années. Accessibles à un large public, ils offrent de nouvelles possibilités de mise en relation : à distance, asynchrone (commentaires, forum) ou synchrone (chat, vidéoconférence) et de partage (photos, musiques, vidéos, etc.).
Les réseaux les plus utilisés à l’heure actuelle sont Snapchat, Instagram et Facebook. Le plus ancien des trois, Facebook, date déjà de 2004. S’il reste le réseau social le plus utilisé au monde, il est détrôné depuis 2014 auprès des ados par Snapchat et Instagram (ce dernier appartient également à Facebook). Instagram est une plateforme de publication de photos et Snapchat est une application de partage d’images éphémères. Les deux réseaux sociaux sont dotés d’une messagerie instantanée et permettent d’interagir sur les photos/vidéos publiées. Ils ont la particularité de se focaliser sur l’image (utilisation de filtres et images retouchées).
Au-delà de ce top 3, notons également l’utilisation de YouTube, très populaire auprès des ados pour regarder des vidéos et suivre les chaines des Youtubeurs auxquelles ils sont abonnés. Dans l’univers « YouTube », certains comptes sont suivis par des milliers, voire des millions d’utilisateurs. Ceux qui les animent sont ce que l’on nomme des « influenceurs » (voir plus bas). Encore un mot sur (le retour de) Messenger, devenu entre-temps une application de Facebook : il s’agit du réseau social privilégié par les ados pour communiquer avec les membres de leur famille. Il existe encore de nombreuses plateformes de discussion, forums et autres réseaux utilisés par de plus petites communautés… Mais il ne sert à rien de donner trop de détails sur les différents réseaux sociaux d’aujourd’hui, car… de nouveaux sont déjà en développement.
Les ados : tous connectés
Sur les réseaux sociaux, loin du regard des parents, des adultes ou autres figures d’autorité, les jeunes peuvent exprimer leur individualité et leur identité mais aussi faire partie d’une sphère sociale. « Etre connecté tout le temps » est devenu le nouveau mode de relation des adolescents. Beaucoup de jeunes n’utilisent plus l’e-mail pour communiquer entre eux. A quoi ça sert ? Ils préfèrent communiquer sur les réseaux sociaux en direct. Quel outil et quelle force !
Quelques chiffres :
En 2018, le taux de pénétration des réseaux sociaux chez les jeunes de plus de 13 ans (âge minimum pour créer un compte Facebook, officiellement en tout cas) atteint 77%. On retrouve aussi 36% des Belges de plus de 13 ans actifs sur Instagram, et 30% sur Snapchat.
Selon une autre source, française cette fois, 92% des 12-17 ans possédaient un Smartphone en 2018 et 78% avaient un compte sur au moins un réseau social en ligne.
Enfin, les récents chiffres de Statbel indiquent que parmi les Belges âgés de 16 à 24 ans, 80% vont au moins 1 fois par jour sur les réseaux sociaux.
Pour les adolescents d’aujourd’hui, la cloison entre le monde virtuel et le monde réel n’existe plus : les amis de la cour de récré sont souvent ceux que l’on retrouve sur le réseau social. Ces réseaux sont la continuité des relations qui se nouent à l’école. Pour autant, le comportement de deux jeunes parlant en face à face ne sera probablement pas le même que le comportement derrière un écran : ce dernier désinhibe, rend plus franc, donne une impression d’invulnérabilité. Ce n’est pourtant pas le cas…
Construction de l’identité
L’adolescent traverse une période de questionnement et de bouleversements sur les plans physique et psychologique. Il cherche qui il est, et pour ce faire, il va se servir de son environnement, de ses pairs, et des adultes autour de lui. Mais « autour de lui » ne vise pas uniquement des ressources « physiques » en chair et en os. Le jeune se sert du monde virtuel et notamment des réseaux sociaux pour construire son identité. Et grâce aux possibilités qu’offrent Internet, il peut plus facilement prendre position ou s’affirmer sur des sujets qu’il n’aborderait peut-être pas dans la « vraie » vie. Les réseaux sociaux et autres plateformes d’échange (les forums, par exemple) lui offrent l’opportunité de montrer une facette de lui qu’il ne montre pas ailleurs.
Pourquoi ?
Entre autres parce qu’Internet peut garantir un certain anonymat, mais aussi car ce qui relève du monde virtuel semble sans conséquence. Et enfin, parce que tout y est à portée de clic. Via le réseau social, le jeune peut choisir ses amis, son cercle, affirmer ses opinions ou ses centres d’intérêt.
Pour certains, il est plus facile de créer des liens ou de s’insérer dans une conversation en ligne que dans la cour de récré où les plus timides peuvent rester isolés. Les conversations qui se déroulent sur le net permettent au jeune de s’exprimer plus facilement et de recevoir un retour, ce qui est positif pour l’estime de soi.
Le jeune peut aussi se créer un profil qui lui est plus favorable (éloigné ou non de sa personnalité « vraie ») afin de plaire ou de se donner un certain style, de la même façon qu’il peut pratiquer certaines activités ou porter certains vêtements pour marquer son appartenance à un groupe.
Il peut aussi se sentir soutenu en voyant que d’autres personnes ont vécu la même chose que lui (épreuves, problèmes de santé, etc.).
Zone d’influence
Sur les réseaux sociaux, les jeunes peuvent également suivre des « influenceurs ». Ce sont des personnes tantôt célèbres, tantôt pas du tout (monsieur et madame tout le monde) qui partagent du contenu sur leur quotidien, leurs expériences et leurs centres d’intérêts : ils postent des photos sur Instagram, vlogguent sur YouTube, et twittent sur Twitter… Ces leaders d’opinion modernes peuvent être pris en exemple par les jeunes et exercent une influence sur leurs goûts, idées, langage, comportements, style vestimentaire, etc. Ainsi, des codes se transmettent. (un vlog est un blog ou site constitué uniquement de vidéos).
Respect de soi et respect de l’autre
La notion de respect prend une dimension très importante lorsque nous évoquons les réseaux sociaux. Derrière un écran, le jeune ne mesure pas toujours les conséquences ni les limites de sa liberté d’expression. Les mots écrits sur un forum ou dans un message prennent parfois une autre tournure, un autre sens que s’ils sont dits en face à face.
Le respect, chacun y a droit, mais chacun le définit selon ses propres critères : ce qui est irrespectueux pour l’un ne le sera peut-être pas pour l’autre. Ainsi, avant de poser un acte, interrogeons-nous sur ce que l’autre pourrait en penser, et acceptons qu’il puisse réagir autrement (à un commentaire, à une vidéo). Se questionner sur ce que l’on est soi-même prêt à accepter est un début, mais n’est pas suffisant : il faut envisager la situation du point de vue de l’autre.
Le culte de l’image
Il ne faudrait pas diaboliser les réseaux sociaux, qui participent positivement au maintien du lien social, à la construction de l’identité et à l’expression de soi du jeune. Certaines nouvelles pratiques peuvent néanmoins miner le moral de certains adolescents, surtout parmi les plus fragiles d’entre eux. Rappelons-le, l’adolescence est un moment charnière. Durant cette période, le rapport au corps est particulièrement délicat. Or les réseaux sociaux les plus récents fonctionnant exclusivement sur la publication de photos/vidéos où les jeunes se mettent en scène (Instagram et de Snapchat) seraient, selon une étude menée par la Royal Society for Public Health (RSPH), potentiellement les plus nuisibles. En cause : d’une part, le culte de l’image véhiculé par ces applications et, d’autre part, la comparaison constante entre sa vie que l’on trouve « ordinaire » et la vie des autres qui nous paraît « extraordinaire ».
Les adolescents peuvent également souffrir du regard des autres à travers ce qu’ils postent et rechercher désespérément la reconnaissance de leurs pairs (la course aux fameux likes). L’estime de soi est ainsi sous le joug d’une représentation artificielle de soi, dont le but est de se montrer sous son meilleur jour (filtres et retouche des photos, cadrage et artifices). Pour lutter contre cet effet, il est intéressant d’amener les jeunes à relativiser la prétendue perfection véhiculée par ces supports visuels, et de questionner ce besoin de se montrer, de dévoiler sa vie.
La responsabilité sur internet
A côté de la notion de respect apparaît une autre notion clé dans cette thématique : la responsabilité. S’exprimer par l’intermédiaire d’un écran et d’un clavier peut donner un sentiment de détachement, de distance, et même d’irresponsabilité alors que, d’une certaine façon, on exerce une forme de pouvoir sur l’autre en lui adressant jugements et commentaires. On se sent à l’abri derrière un écran, à la différence d’une discussion en face à face au cours de laquelle l’interlocuteur reçoit directement les réactions du protagoniste, verbales et non-verbales.
De plus, Internet relaie l’information très rapidement, se saisit de petits éléments pour en faire des « buzz », colporte des ragots et des rumeurs. Les utilisateurs du net et des réseaux sociaux en particulier n’ont pas toujours conscience des conséquences de leurs publications, qu’il s’agisse de commentaires, de vidéos ou de photos. Ce que l’on pensait confiné, intime, partagé avec un petit cercle d’amis, peut se retrouver étalé sur la place publique en même temps que son propriétaire en est dépossédé. Un simple commentaire peut donner lieu à des dizaines de réactions, positives comme négatives. Et une fois que l’information est postée, c’est souvent de façon irrémédiable. C’est ainsi qu’un commentaire ou une photo publiée il y a des années peut réapparaître et porter préjudice à son propriétaire.
Pourtant, droit à l’image, protection de la vie privée, protection des données à caractère personnel… sont des réglementations s’appliquant à Internet. Dans cette optique, il est judicieux d’aborder la responsabilité de chacun sur le net, sans pour autant en diaboliser l’usage.
- Le droit à l’image : la possession d’image d’une personne mais également l’utilisation de cette image requièrent le consentement de la personne représentée. Ce droit est distinct de la protection de la vie privée.
- La notion de consentement : il est nécessaire que la personne représentée sur la photo consente à sa diffusion. Concernant les mineurs : il est nécessaire que le jeune / l’enfant soit en capacité de faire preuve de discernement pour accorder son consentement. Par ailleurs, il existe un droit à l’effacement : chacun a le droit de demander l’effacement d’une photo ou d’une vidéo dans laquelle il apparaît et pour laquelle il n’a pas consenti à une diffusion.
- GDPR : la réglementation GDPR (Règlement général sur la protection des données de l’Union européenne – règlement nᵒ 2016/679) cadre l’utilisation des données à caractère personnel.
- L’utilité des paramètres de confidentialité : ils permettent de protéger les données personnelles et de définir les limites dans lesquelles les sites internet (les réseaux sociaux notamment) peuvent utiliser ces données. Les ados le savent mais ne se rendent peut-être pas compte de la portée de leurs actes lorsqu’ils laissent apparaître publiquement certaines données.
Pour plus d’informations sur la législation belge en matière de vie privée et nouvelles technologies, nous vous invitons à visiter les sites suivants :
- www.droitbelge.be
- www.enseignement.be/index.php?page=26149″ \t « _blank »
- https://www.autoriteprotectiondonnees.be/
Les effets multiplicateurs d’Internet
De nombreux exemples témoignent des effets multiplicateurs des réseaux sociaux. Tantôt positifs (rassembler pour une bonne cause, recueillir des témoignages, des signatures, organiser un évènement…), tantôt négatifs (diffusion d’une rumeur, de photos compromettantes…), la portée d’une information postée sur un réseau social peut très vite prendre une dimension dont le jeune ne mesure pas l’ampleur, avec les conséquences dont on a déjà parlé.
C’est ainsi qu’une photo pourra être vue et partagée des centaines de fois avant même que les personnes concernées ne s’en rendent compte. Pur acte de malveillance ou geste dont les conséquences n’ont pas été mesurées, Internet ne s’en soucie guère, il relaie simplement l’info et les commentaires qui l’accompagnent.
Autre fait : il n’est pas rare de voir fleurir des rumeurs issues du web au sein d’une école et inversement. Fondées ou infondées, les rumeurs font souffrir. Elles sont irrespectueuses et peuvent avoir des impacts totalement imprévisibles sur le jeune. Si ce phénomène existe depuis toujours, il est aujourd’hui exacerbé par le web et sa capacité de diffusion virale de l’information.
Le harcèlement sur les réseaux sociaux (et plus globalement le cyberharcèlement, c’est-à-dire le harcèlement via tous les outils connectés) est une des dérives de cet effet multiplicateur, avec les conséquences terribles que nous lui connaissons (retrait social, dépression, suicide dans les cas les plus graves). Une information, vraie ou fausse, une révélation, une insulte, une vidéo moqueuse publiée sur internet aura une portée beaucoup plus importante et donc un effet plus dévastateur sur le jeune en pleine construction identitaire que si elle avait été diffusée uniquement dans le monde « réel ». Nous connaissons tous des anecdotes et dérapages vécus par des jeunes : insulte glissée dans un commentaire ou un message, diffusion de photos intimes, campagne de dénigrement, intimidation allant jusqu’aux menaces sérieuses.
Le harcèlement est un phénomène très complexe à envisager avec le plus grand sérieux. L’outil « Et toi, t’en penses quoi ? » ne permet pas d’aborder de façon efficace ce thème. Si vous souhaitez travailler en profondeur la question du harcèlement avec un groupe d’adolescents, si une situation de harcèlement est dénoncée lors de l’animation ou si vous êtes confrontés en tant qu’animateur ou professeur à une situation de harcèlement, nous vous conseillons d’inviter des acteurs de terrain spécialisés à travailler la question avec vous / votre groupe d’adolescents. Citons entre autres le Réseau Prévention Harcèlement de la FWB : un groupe de professionnels issus de différentes institutions actives en Fédération Wallonie-Bruxelles réfléchissant ensemble à la question du harcèlement.
Contact : [email protected]
Université de Paix asbl
081/55 41 59
Une chose dont le jeune était fier peut ainsi devenir la risée de ses camarades. Parce que la rumeur ou la photo compromettante circule plus rapidement sur le net et que chacun peut y aller de son petit commentaire, bien à l’abri derrière son écran, le harcèlement est intensifié par les réseaux sociaux virtuels.
Conscientiser les jeunes à la notion de responsabilité sur internet, au respect d’autrui et relativiser l’impunité sur les réseaux virtuels sont les premiers jalons à poser pour lutter contre le harcèlement.
Mais l’inverse est aussi vrai : l’effet multiplicateur peut être positif. On peut, par exemple, acquérir une bonne réputation ou de la reconnaissance grâce à une simple vidéo partagée en ligne et suscitant de nombreux commentaires élogieux. Plus la vidéo sera likée, plus elle sera partagée et donc pourra recevoir d’autres likes. C’est ainsi que le cercle vertueux démarre.
Ressources pour aller plus loin
- La socialisation et face book: http://www.media-animation.be/Facebook-isole-t-il-ou-socialise-t.html
- Les jeunes et les réseaux sociaux : https://www.jeunesetmedias.ch/fr/medias/reseaux-sociaux.html
- L’identité numérique: http://eduscol.education.fr/internet-responsable/communication-et-vie-privee/maitriser-son-identite-numerique.html
Animation Frasbee
Points d’attention pour réalisation cette animation :
- Veiller dans cette thématique à rester centrer sur les objectifs énoncés, afin de ne pas entrer dans le débat autour de questions technologiques, les jeunes étant souvent plus au courant que les adultes des dernières technologies. L’objectif est d’aborder le respect de soi et de l’autre dans l’échange.
- Ce sujet peut amener l’évocation de situations douloureuses voire traumatisantes. Nous conseillons à l’intervenant de rediriger le jeune vers des professionnels de services PSE, PMS ou de centres de planning.
Sur les réseaux sociaux, on sélectionne ce qu’on dévoile de soi-même, on met en avant certains aspects de sa personnalité, on filtre les photos… Cela ne veut pas nécessairement dire que nous nous inventons une nouvelle personnalité. Nous sommes finalement la somme de toutes les personnalités qui nous composent, la « virtuelle », celle dans notre vie réelle avec nos amis, celle que l’on adopte en famille…
Les réseaux sociaux constituent un moyen intéressant pour créer et entretenir des contacts avec les autres. Cela ne remplace pas la rencontre en face à face, qui permet de percevoir le non-verbal.
Derrière son écran, la distance créée par la virtualité permet de donner son avis, de se positionner, de se faire entendre, d’aborder des personnes plus facilement. Cependant, on peut faussement se croire à l’abri. Il faut être vigilant aux retombées possibles pour soi comme pour les autres.
Partager des photos et vidéos est agréable mais pas sans risques. La personne représentée a un droit à l’image qu’il faut respecter (il y a des limites légales). De plus, il peut y avoir des conséquences. La base minimale, c’est de trier les photos et d’éviter celles qui peuvent être défavorables aux autres, et en limiter l’accès.
Il faut se poser la question des limites : ce qu’on trouve acceptable ou non, tant pour soi-même que pour les autres. Jusqu’où suis-je prêt à m’exposer ? La publication d’une photo implique des conséquences à long terme, et la perception de cette photo peut être différente d’une personne à l’autre.
Lancer une rumeur sur Internet, c’est très facile et ça peut se propager très rapidement ou ne pas prendre et s’essouffler très vite. Les dégâts qu’elle provoque peuvent être importants et prendre beaucoup de temps avant d’être réparés. De plus, ce que l’on poste sur un réseau social est le plus souvent permanent. Attention, lancer une rumeur est punissable par la loi quand cette rumeur touche à l’intégrité de la personne !
Il est important de réfléchir aux conséquences d’un tel acte et ne pas agir impulsivement : on n’a pas toujours conscience des séquelles que cela peut laisser. Ce qui est posté sur Internet est permanent. La vengeance peut aussi se retourner contre soi, les victimes sont parfois voire souvent soutenues par d’autres. Lorsque vous abordez cette phrase, veillez à dépasser les faits divers et élever le débat. De plus, le suicide est un sujet qui peut ressortir facilement, n’hésitez pas à co-animer avec un(e) professionnel(le) (PSE, PMS, Planning familial…).
La liste de contacts qu’on développe via les réseaux sociaux se compose de plusieurs groupes : amis proches, copains, entourage, anciennes connaissances, amis d’amis, voire même de personnes que l’on n’a jamais vues avec lesquelles on partage un hobby, une cause… Il est important de distinguer les statuts que l’on accorde à chacun et d’adapter son comportement et sa communication sur les réseaux sociaux en fonction de tout ce panel de contacts.
Documents à télécharger
Ci-dessous, il est possible de télécharger le dossier « Réseaux sociaux » reprenant tout le contenu théorique de cette page thématique afin de préparer l’animation. Il est également possible de télécharger le fichier d’animation Frasbee de cette même thématique. Une fois imprimé, il vous suffira de découper les phrases de débat que vous souhaitez utiliser lors de l’animation.
Tous les dossiers théoriques, thématiques et les fiches d’animation Frasbee sont également téléchargeables depuis la page Supports.