Décoder les médias

Aujourd’hui l’information est disponible partout, tout le temps, sur plusieurs supports, partageable en temps réel avec les autres et sur pratiquement tous les sujets. Politique, sport, médecine, sciences, mode, histoire… les jeunes peuvent développer leurs connaissances à volonté. Alors comment comprendre les rouages de ceux qu’on appelle les « Médias » ?

Média de masse, fake news, réseaux sociaux, journaux, documentaires, algorithme… Autant de mots qui s’apparentent aux médias et qui seront une porte d’entrée au développement de l’esprit critique des jeunes. Informations authentiques, douteuses ou totalement fausses, les jeunes peuvent faire le tri !

Objectifs de l’animation

  • Amener le jeune à réfléchir à sa propre consommation des médias, comment il obtient des informations d’actualités et comment il les partage.
  • Amener le jeune à percevoir les aspects positifs et négatifs de l’accès facile à l’information.
  • Amener le jeune à développer un esprit critique face aux médias, à la pertinence, la fiabilité et la crédibilité de ceux-ci.

Représentations de l’animateur

Avant d’entamer l’animation, il est fortement recommandé de vous questionner sur vos propres représentations liées à la thématique. En effet, lors du débat, les adolescents échangeront des idées (avis, opinions, arguments) auxquelles vous adhérerez ou au contraire auxquelles vous serez opposé. Et c’est tout à fait normal. Les expériences uniques de chaque individu façonnent la manière d’interpréter certains sujets.  Dès lors, les notions de respect, de jugement et de représentations sont étroitement liées.

En tant qu’animateur, il est donc essentiel d’être attentif à ses propres représentations, de ne pas les exprimer afin qu’elles n’interfèrent pas dans le débat des adolescents. Ils risqueraient de se sentir jugés et la spontanéité du débat en serait affectée.

Rappelons-le, l’important est que les jeunes puissent s’exprimer sans tabou, ni crainte d’être jugés. L’attitude de l’animateur doit être accueillante et respectueuse.

Si la thématique constitue un sujet sensible pour vous, il est par exemple possible de co-animer le débat avec une personne à l’aise avec le thème.

Théorie

Qu’est-ce qu’un média ?

Un média est un moyen, une technique ou un support qui permet de communiquer de l’information sous forme sonore, audiovisuelle, écrite, d’un document ou encore d’une œuvre. Il diffuse un message qui sera commun à tous, c’est-à-dire non personnalisé. On parlera de média de masse lorsque celui-ci touche un nombre très élevé de personnes. Quelques exemples : la presse écrite, le journal télévisé, la radio, le cinéma… Les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, Youtube sont également des médias d’information car, s’ils ne la produisent pas directement, ils la partagent en masse et en influence la visibilité.

Ce qu’Internet a changé dans l’accès à l’information

Avant l’avènement d’Internet, si avoir accès à une information du quotidien était plutôt facile via la presse écrite ou les journaux parlés, effectuer une recherche pointue était plus complexe. Il était nécessaire de posséder des livres et encyclopédies ou de se rendre en bibliothèque.  Aujourd’hui, on peut pratiquement tout trouver en ligne, les informations de qualité comme les médiocres. Une recherche peut donc sembler facile mais discerner le vrai du faux, les sources fiables et fake news, les auteurs experts ou les passionnés qui rédigent des articles, etc. ne l’est pas tant que ça.

La facilité d’utilisation des moteurs de recherche nous pousse à effectuer des recherches ponctuelles sur un sujet et de ne nous intéresser qu’aux quelques premières sources qui apparaissent à l’écran. Vraies ou non, il est difficile de se forger un avis nuancé avec si peu de données. Le second “piège” est qu’Internet est soumis à la loi des algorithmes et de la masse. Il sait ce que vous cherchez ou plutôt, quel type de réponse à une question vous cherchez. Il est capable de mettre en lien vos recherches, vos centres d’intérêts, vos opinions, à quel point les gens avec qui vous interagissez sont du même avis que vous… A titre d’exemple farfelu, si vous et vos amis proches sur les réseaux êtes convaincus que les bananes sont bleues et non jaunes, que vous cherchez de l’information pour le démontrer, Internet vous montrera ce que vous désirez voir. L’effet de masse se produit quand vous partagez ces informations à vos amis et contacts, et ce, même en message privé.

La multiplication des plateformes de conversations “peer to peer” (pair à pair en français) est caractérisé par une facilité et une gratuité du partage de l’information. Plus une information est vue, partagée, commentée, aimée (ou même l’inverse détestée) … plus elle va vite se propager. C’est entre autres grâce à cela que les fake news circulent si bien et si vite sur la toile.

Les fake news

Les fake news, traduites littéralement de l’anglais comme informations fausses sont aussi connues sous le nom d’infox. Ce sont des informations mensongères, intentionnellement manipulées et partagées pour tromper le grand public, le faire adhérer à une idée ou influencer son avis sur un sujet. Se cachent souvent derrière, des intérêts économiques, politiques ou personnels. Elles seraient apparues sur le web en même temps que les pratiques de partage en masse d’informations.

Elles peuvent être difficiles à identifier car ce sont souvent des sites web à l’apparence classique, des articles étayés de sources, des photos dites authentiques qui illustrent un article, on peut y lire l’intervention “d’experts” ou y citer des organismes de renoms qui valideraient les faits… Ce sont le plus souvent de fausses informations drapées d’une couche de vérité, ce qui rend leur identification encore plus difficile. Alors comment identifier une fausse information ? Ces quelques éléments peuvent aider :

  • Les fake news sont souvent des infos exclusives que les médias classiques n’ont pas, le titre est accrocheur et suscite l’intérêt. Le but est de générer du clic sur l’article pour augmenter la visibilité et ensuite les partages en masse.
  • Consulter les sources citées, d’où viennent-elles, qui sont les auteurs, sont-ils proches d’un parti politique ou d’une organisation précise ?
  • Consulter les sources de financement du journal ou site, sont-ils indépendants ou soutenus par des organisations financières, politiques ou idéologiques ?
  • S’il s’agit d’une étude, qui la réalise, qui la finance et qui l’a commandée ?
  • Un nombre de vues ou de followers élevés n’est pas un signe de fiabilité.
  • Un article, une publication truffée de fautes d’orthographes est souvent signe d’un manque de sérieux et synonyme de fausses informations.
  • La photo qui illustre le propos n’est-elle pas transformée ou n’a pas été prise dans un autre évènement? Si elle est officielle, vous la trouverez très certainement dans Google Image.

Une responsabilité partagée

Bien que la majorité de la population ne soit  productrice d’informations il est intéressant de garder en tête que chaque citoyen joue un rôle et a une responsabilité dans la circulation des informations et particulièrement sur Internet. Comme indiqué plus haut, la diffusion de l’information est soumise aux algorithmes donc à la manière dont les personnes réagissent sur Internet. Ce que nous cherchons, commentons, likons permet aux fake news de se propager plus ou moins rapidement vers d’autres personnes.

Une idée intéressante est de se demander, avant d’interagir avec une information, si celle-ci est vraie, pertinente et peut être utile à d’autres. Demandez-vous pourquoi cette information circule et par qui.

Ressources pour aller plus loin

Ces portails regroupent un grand nombre de notions théoriques et de propositions de leçons, cours et animations autour de l’éducation aux médias.

Animation Frasbee

La véracité d’une information ne dépend pas de l’intérêt de la population pour le sujet. Certaines informations se retrouvent sur internet avec le but de nuire, certaines personnes sont parfois mal renseignées ou mal intentionnées ou souhaitent soutenir leur propre point de vue qui n’est pas systématiquement validé scientifiquement. D’un aspect technique il est aujourd’hui très facile d’ajouter un contenu sur internet, c’est à la portée de tous !

Internet et les réseaux sociaux regorgent d’informations en tout genre. Pour se faire une place et assurer leur visibilité, les personnes qui produisent de l’information peuvent être tentées de donner un titre très accrocheur pour susciter le « clic » sur leur site. Un titre peut donc être volontairement orienté pour laisser imaginer quelque chose alors cela n’est pas vrai. Pour se faire une réelle opinion de l’information, il est recommandé de lire le contenu et pas uniquement les titres.

Sur les réseaux sociaux, le fait d’interagir avec une publication (un like, un commentaire, un partage etc.) n’est pas sans conséquence. Qu’on soit d’accord ou non avec le contenu de l’article ou de la vidéo qu’on a liké on fait croitre sa popularité en interagissant avec car on influence les algorithmes. Le but est de sensibiliser le jeune à d’abord comprendre le contenu de ce qu’il consulte et de décider ensuite de le partager ou non.

La plupart des fake news ne sont pas si facilement identifiables. Il est nécessaire que la personne qui consulte des sources d’informations se questionnent (cf. la théorie).

Les réseaux sociaux sont un canal important pour la diffusion d’actualités. Cependant, ils fonctionnent selon des algorithmes qui changent au cours du temps et peuvent montrer soit le seul point de vue que la personne cherche, soit uniquement ce qui est très populaire etc. On n’a donc pas une vision exhaustive. Il existe d’autres sources d’informations : les journaux et émissions de radio et de télévision, la presse écrite papier ou en ligne, les études scientifiques, etc.

Un nombre de like sur une publication n’est pas un indicateur de qualité. Il montre l’intérêt que le sujet peut susciter mais il faut rappeler qu’on ne sait jamais pourquoi les gens ont liké : sont-ils experts du sujet ? Sympathisants de la cause ? Ont-ils liké par erreur ou par habitude ?

Internet a rendu l’accès aux informations de qualité plus facile mais, à l’inverse, on a facilement accès aux informations fausses et/ou manipulées. Internet ne dit pas uniquement la vérité, il est nécessaire de rappeler que tout le monde peut publier ce qu’il veut sur le web. C’est à la personne qui cherche de vérifier ses sources et publier uniquement sur des sujets dont elle est experte.

Lorsqu’un ami partage une information on ne sait pas forcément d’où elle vient, qui la créée et pourquoi. Même si on fait confiance aux amis, il est important que chacun puisse garder un esprit critique et vérifie la source de l’information.

Documents à télécharger

Ci-dessous, il est possible de télécharger le dossier « Décoder les médias » reprenant tout le contenu théorique de cette page thématique afin de préparer l’animation. Il sera également possible de télécharger le fichier d’animation Frasbee de cette même thématique lorsque celle-ci sera disponible. Une fois imprimé, il vous suffira de découper les phrases de débat que vous souhaitez utiliser lors de l’animation.

Tous les dossiers théoriques, thématiques et les fiches d’animation Frasbee sont également téléchargeables depuis la page Supports

Thématiques associées

Si vous souhaitez approfondir ce sujet, n’hésitez pas à compléter son contenu et les phrases d’animation avec une des thématiques ci-dessous. Selon votre cadre et le temps dont vous disposez, la combinaison de sujets complémentaires peut augmenter la richesse des débats et favoriser la participation des jeunes. Cependant, il est recommandé de ne pas sélectionner plus de 10 phrases débats en associant plusieurs thématiques. Choisissez-les en identifiant au préalable les thèmes de débat que vous souhaitez encourager chez les jeunes.