Influences et sexualité
Introduction
Le jeune se pose de nombreuses questions au sujet de la sexualité (nouvelles relations, expériences, désirs...). Il est confronté à son imaginaire ainsi qu’aux peurs générées par la méconnaissance de ce sujet encore relativement tabou.
« Comment faire la première fois », « est-ce qu’il faut être amoureux », « ce que je ressens est-il normal », « est-ce que je vais avoir mal ».
Les réponses construites par le jeune sont façonnées par différentes influences : nous retrouvons principalement l’influence sociétale, culturelle et religieuse ; l’influence parentale ; l’influence des médias (y compris la pornographie) et l’influence des pairs. S’informer via des sources fiables, confronter les différentes influences et prendre du recul par rapport aux messages véhiculés permettra au jeune d’être davantage acteur de sa sexualité.
Les phrases et les fiches d'animation
Voici les phrases de débat que nous vous proposons pour cette thématique. Toutes les thématiques Vie Relationnelle Affective et Sexuelles peuvent être mélangées car elles sont très étroitement liées.
En créant votre dossier, choisissez les phrases que vous souhaitez utiliser lors de votre animation.
Nous vous conseillons vivement de sélectionner maximum 8 phrases pour une animation de 2x50 minutes. Et nous vous recommandons d’aborder maximum 2 thématiques différentes par animation.
Les phrases de débat
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La 1ère fois, il vaut mieux être amoureux.
Que ce soit pour vivre une 1ère expérience ou qu’il s’agisse d’une étape dans la relation amoureuse, l’idéal est que le jeune se sente prêt, libre de passer à l’acte, de choisir son/sa partenaire. Qu’il parvienne également à partager ses craintes comme ses désirs avec son/sa partenaire. Construire une relation de confiance avec celui/celle-ci est donc essentiel.
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La virginité, c’est quelque chose de culturel / religieux.
Il peut y avoir plusieurs définitions ou représentations de la virginité : parle-t-on de la virginité physique (présence chez la femme de l’hymen), s’agit-il de l’absence de rapport sexuel ? Et dans ce cas, qu’entend on par « rapport sexuel » ? A chacun de se positionner, selon ses représentations en abordant la question avec son entourage, ses parents, ses amis…
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Etre puceau / pucelle, c’est la honte !
Il n’y a pas de norme pour la première expérience, même si la majorité sexuelle est fixée à 16 ans. Néanmoins, l’âge auquel le jeune passe à l’acte peut avoir une influence sur son réseau d’amis et son intégration au groupe. L’important sera que le jeune se sente libre, prêt dans son corps et dans sa tête, en confiance avec son partenaire et respecté dans ses choix.
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Si tu veux assurer, forme-toi sur le net.
L’accès à internet et aux réseaux sociaux permet aux ados de s’informer sur la sexualité, de nourrir leur curiosité et d’aborder des sujets intimes et sensibles tout en préservant l’anonymat. Simple, rapide et facile, c’est le moyen privilégié pour de nombreux jeunes. Cependant, l’offre très variée et le caractère commercial (souvent dissimulé) de certains sites ne garantissent pas la qualité de l’information… Enfin, les stéréotypes de performance et de consommation (le sexe pour le sexe) véhiculés par les médias ne reflètent pas la réalité. Il est donc important d’encourager la recherche de sites de santé qui délivrent une information fiable et nuancée, indispensable pour construire son avis et faire ses choix.
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On ne choisit pas d’être homo.
Il existe plusieurs hypothèses pour expliquer l’homosexualité (physiologique, culturelle, héréditaire, génétique, environnementale…) et rien n’est à ce jour prouvé scientifiquement. L’orientation sexuelle s’impose à un moment donné dans la vie du jeune. D’abord assez floue, elle se précise progressivement au fil de la découverte du désir et des expériences vécues. A l’adolescence, il n’est pas rare que le jeune traverse des périodes d’homosexualité ou de bisexualité, qui peuvent être passagères ou désigner une orientation définitive. S’en suit alors un processus d’acceptation et de choix quant à vivre son orientation. Si on ne choisit pas son orientation sexuelle, on peut néanmoins choisir comment la vivre.
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Le porno c’est idéal pour une sexualité au top.
Facilement accessible sur internet, c'est tentant pour le jeune de se référer au porno. La pornographie véhicule cependant de nombreux stéréotypes (culte de la performance, de la soumission, du plaisir, de la femme objet, de la violence…). Ces « repères » risquent de fausser le rapport que le jeune entretient avec sa sexualité et sa vie socio-affective. Cependant, plutôt que d’en faire un sujet dangereux et tabou synonyme de déviance, il est préférable de recadrer la pornographie comme une dimension parmi d’autres de la vie affective et sexuelle des jeunes. Ouvrir la discussion à ce sujet permettra au jeune de développer son regard critique et de faire de la pornographie un outil parmi d’autres pour susciter une excitation ou nourrir des envies et fantasmes.